Endométriose et Naturopathie

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une pathologie gynécologique complexe, peu comprise et invalidante qui touche 1 femme sur 10 en âge de procréer. Parfois asymptomatique, l’endométriose est souvent synonyme de souffrance, tant physique que
psychique, et s’accompagne dans 30 à 50% d’infertilité.

Parmi les symptômes on retrouve des règles abondantes, irrégulières ou douloureuses, mais aussi des douleurs lors de rapports sexuels, des douleurs chroniques pelviennes, des troubles digestifs ou le fameux syndrome de l’intestin irritable.

La méconnaissance de la maladie fait que le diagnostic est posé tardivement, après des mois, voire des années d’errance, et les traitements allopathiques proposés, s’ils réduisent la douleur, n’éliminent pas la maladie.
Bien que le corps médical ne connaisse pas précisément l’origine de la maladie, on sait que les facteurs de risque sont plurifactoriels : déséquilibre hormonal, inflammation chronique, environnement (perturbateurs endocriniens, stress…), système immunitaire… autant d’axes sur lesquels la naturopathie joue un rôle essentiel pour retrouver un équilibre physiologique et une qualité de vie, soulager les douleurs, soutenir la fertilité, ralentir voire faire reculer l’évolution de la maladie.

Depuis 2019 des actions sont menées par l’ARS et on ne classifie plus les endométrioses en “stades” I – II – III – IV. On parle désormais de 3 types d’endométriose, selon les recommandations faites par la Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France :

  • l’endométriose superficielle (ou péritonéale) qui désigne la présence d’implants d’endomètre devant l’utérus, à la surface du péritoine et/ou de la vessie
  • l’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquidien couleur chocolat
  • l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. L’endométriose profonde peut toucher typiquement les ligaments utérosacrés (50 % des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (15 %), l’intestin (20-25 %), représenté majoritairement par la face antérieure du rectum et la jonction recto-sigmoïdienne, la vessie (10 %), les uretères (3 %) et au-delà de la cavité pelvienne, le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.

L’errance médicale pour cette pathologie est estimée en moyenne à 7 ans, c’est très difficile pour les femmes qui attendent de mettre un mot sur leur souffrance et qui ont compris qu’avoir mal pendant leurs règles n’est pas normal.

Pour favoriser la prise en charge les soignants peuvent questionner sur les 5D de la douleur :

  • Douleur des règles : dysménorrhée
  • Douleur dans la sexualité : dyspareunies
  • Douleur en urinant
  • Douleur à la défécation
  • Douleurs chroniques

Si vous avez toutes ou une de ces douleurs et qu’elle revient au moment des règles avec une très forte intensité il est important de consulter afin de vous faire diagnostiquer, vous pourrez trouver une liste de soignants attentifs à cette pathologie le site gynandco.wordpress.com qui recense des soignants pertinents sur le sujet de l’accompagnement des femmes.

Quelles solutions apporte la Naturopathie ?

Cette maladie demande à la femme de réviser son hygiène de vie globale, de chouchouter son corps et d’être à l’écoute des messages qu’il envoie pour apprivoiser les symptômes au mieux et apporter du confort au quotidien. La naturopathie est un allié précieux pour apporter de la compréhension, pour être écouté mais aussi s’écouter en se reconnectant à soi et au vivant !

Les solutions naturelles proposées ci-après ne soignent pas la maladie mais elles visent à calmer l’inflammation, réduire les phénomènes douloureux, diminuer la fréquence et l’abondance des saignements anormaux et des règles, à freiner l’ovulation tout en agissant sur le terrain et le psychisme. Les différentes propositions sont à individualiser, dans le but d’apporter du bien-être voire même du mieux-être aux femmes qui souffrent de cette maladie.

1 – Première étape : comprendre ce qui se passe dans le corps

Au sein de toute maladie chronique il y a un processus qui est l’inflammation. A la base, l’inflammation est une alerte saine dont le rôle est de repousser les envahisseurs et réparer les tissus. Dans le cas des maladies chroniques, l’inflammation devient également chronique et créer le phénomène inverse de destruction des tissus.

Différents travaux pointent le rôle prépondérant de l’inflammation dans la progression de l’endométriose et celui du stress oxydatif dans son développement et sa progression. De plus, l’endométriose est une maladie œstrogéno-dépendante, elle est donc stimulée par les œstrogènes, dont on sait qu’ils sont des facteurs de multiplication cellulaire.
Plusieurs études mettent en évidence des facteurs de risque environnementaux notamment sur le rôle éventuel des perturbateurs endocriniens. Nous sommes en effet envahis pas des substances qui simulent l’action des œstrogènes : les pesticides, les matières plastiques (surtout celle utilisées pour stocker les aliments), les hormones données aux aliments d’élevage, les produits cosmétiques, les rejets industriels. Il convient d’être vigilent dans le choix de ces produits, d’éviter de consommer du soja, les compléments alimentaires contenant du cuivre, les matières grasses hydrogénées et de scannez vos produits cosmétiques avec l’application INCI beauty.

Le foie a un rôle d’élimination qu’il exerce naturellement, mais il peut parfois fatiguer et devenir moins efficace dans cette fonction, il faudra alors l’y aider. Une détox hépatique douce peut s’avérer judicieuse au printemps ou en fin d’été, en fonction de l’énergie vitale dont on dispose. On peut travailler avec le brocoli, l’artichaut ou encore le chardon-Marie qui sont intéressants pour freiner le climat d’hyperœstrogénie. Utiliser une bouillote chaude après le repas et pourquoi pas s’essayer aux cataplasmes à l’huile de ricin, voire même pour les plus téméraires à la technique des lavements au café.

2 – Mesurer le rôle de l’alimentation

Plusieurs études ont montré que des femmes souffrant d’endométriose ont des concentrations significativement plus faibles d’antioxydants et qu’une alimentation contenant des antioxydants, les vitamines C et E, du sélénium et du zinc diminuaient l’intensité de la maladie.

Il faudra donc veiller à maintenir un bon taux de micronutriments que l’on retrouve dans une alimentation vivante et équilibrée mais également envisager de se supplémenter quand l’alimentation ne suffit pas. Pour accompagner cette pathologie, l’alimentation doit être anti-inflammatoire, non transformée, sans gluten, sans produit laitiers pasteurisés, pauvre en sucre et riche en petits poissons gras, en œufs et en viande bio de bonne qualité.

Faire la part belle aux produits frais et non transformés, aux acides gras polyinsaturés Oméga 3, aux légumes en général, aux aliments alcalinisants, aux épices douces telles que la cannelle, le curcuma, le gingembre, la cardamone.
Il faut absolument éviter le café, l’alcool et tous les alcaloïdes de manière générale. 

Le gingembre, le curcuma et la cannelle possèdent également des propriétés intéressantes, notamment antioxydantes et anti-inflammatoires. Le gingembre agit, par exemple, sur la synthèse des prostaglandines.

3 – Bouger et transpirer, des indispensables bien-être

Une activité physique adaptée devra être intégrée au quotidien car la transpiration est indispensable pour l’élimination des toxines accumulées dans le cadre de l’endométriose. Les sports plus doux sont également indiqués comme le pilates, le yoga pour renforcer les muscles pelviens, dans ce cas on pourra compléter l’activité douce par du sauna – si transpiration est efficace, autrement on privilégiera les enveloppements aux huiles essentielles – mais aussi du brossage à sec quotidien pour faciliter le drainage du système lymphatique.

Utiliser des techniques pour travailler sur le nerf vague permettra une meilleure digestion grâce notamment au passage du corps sur le système nerveux parasympathique. On peut activer le nerf vague en marchant pieds nus sur l’herbe, en chantant, en fredonnant, en faisant des gargarismes, en pratiquant le bain dérivatif, via des exercices de respirations ou encore en se balançant doucement comme on bercerait un bébé.

Une des techniques majeures dans l’accompagnement de cette maladie est l’ostéopathie qui permet de remettre en circulation le corps en douceur et défaire des blocages musculaires en améliorant le niveau de douleur et d’inconfort.

Tips Versaillais : vous pouvez consulter Manon Letourneau (instagram @ostofeminin) au sein du cabinet Gyn&Co qui est spécialisée dans la santé féminine et passionnée par son métier.

4 – Les compléments, huiles essentielles et plantes qui soulagent les symptômes

Les vitamine D3 et K2 sont intéressantes pour optimiser le système immunitaire et une bonne circulation. Le magnésium est incontournable car largement déstocké par les organismes soumis au stress, ici engendré par la maladie et ses symptômes, il faut le choisir en fonction de son terrain, le plus bio disponible possible Le CBD/CBG en ingestion peut également être intéressant pour son côté anti-inflammatoire et relaxant mais également en huile de massage notamment avec du Calendula et de l’Arnica, cette synergie marche extrêmement bien pour les douleurs du bas ventre.

Tips Versaillais : vous trouverez des huiles de CBD/CBG françaises et de qualité chez Mamie Cueillette (Instagram @mcueillette) et une synergie dédiée aux problématiques d’endométriose à base de framboisier 

Côté plantes, il faudra privilégier les propriétés anti-œstrogènes, anti-gonadotropes et progestérone- like. Le gattilier (Vitex agnus-castus) est la plante-clé dans cette maladie : son activité progestative et anti-œstrogène est démontrée et puissante. La passiflore (Passiflora incarnata) peut être associée au gattilier en raison de ses propriétés anti-inflammatoires, anti-spasmodiques et hormonales : anti-aromatase.

Les infusions d’Achillée millefeuille, de Framboisier, de Bourse à Pasteur on fait leurs preuves. De plus, le fait de boire quelque chose de chaud est également très bénéfique.

Des massages avec des huiles essentielles telle que l’estragon ou le basilic exotique (toujours diluées dans de l’huile végétale) s’avèrent également bien efficaces.

5 – Gérer l’impact psychologique

Le système nerveux est soumis à rude épreuve quand on est atteinte d’endométriose. Pour ne pas vous sentir démunie, seule, incomprise, n’hésitez pas à vous rendre sur les sites ou réseaux sociaux d’associations de lutte contre l’endométriose :  Endofrance , Endométriose Informations,  Endomind … Un suivi psychologique peut également être bénéfique grâce à un soutien d’associations, un psychologue, un groupe de parole, un entourage attentif, etc. pour vous aider à vous décharger émotionnellement, vous sentir écoutée et lutter contre le stress.

Un travail sur les traumatismes sur le nerf vague peut être entrepris avec une thérapeute en utilisant des thérapies brèves de libération émotionnel. L’endomètre est comme un cocon créé par le corps pour accueillir le potentiel bébé. Lorsque ce dernier migre ailleurs on s’interroge sur un éventuel besoin de la femme de se materner elle-même, à mettre en regard de son histoire personnelle. Les femmes atteintes d’endométriose semblent faire passer les besoins des autres systématiquement avant les leurs, travailler sur l’expression de ses limites et besoins personnels peut apporter un mieux-être sur le plan psychologique mais aussi sur la symptomatique.

Plusieurs plantes aident à soutenir le système nerveux : safran, rhodiole, ashwagandha, tulsi, melisse, valériane… Il faut trouver celle qui est adapté à votre besoin, néanmoins des solutions existent pour accompagner ces états et périodes de « bas » émotionnels. Pour conclure, la naturopathie par son approche holistique et intégrative a un impact bénéfique important et mesurable sur la qualité de vie des femmes qui souffrent d’endométriose.

En permettant à leur terrain d’être assaini par des techniques individualisées, celui-ci peut alors se renforcer et être plus résistant face aux agressions diverses générées par notre société moderne. La naturopathie propose à la femme, dans toute sa singularité, d’apprendre à parler avec son corps, à le remercier et à l’aimer dans la santé comme dans la maladie. 

Important : le naturopathe ne pratique aucun diagnostic médical et les techniques proposées ne se substituent à aucun traitement médical ou suivi psychologique.

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